Traitements systémiques

Analogues de la somatostatine

  • Lanréotide (Somatuline Autogel)
  • Octréotide (Sandostatin)

Chez les patients appropriés, les analogues de la somatostatine sont utilisés non seulement pour le traitement de la tumeur mais également pour le contrôle des symptômes hormonaux associés aux tumeurs neuroendocrines (syndrome carcinoïde).

Traitement de la tumeur

Des essais cliniques avec des analogues de la somatostatine ont montré qu’ils permettent de ralentir ou même stopper la progression des TNE.  Ils peuvent, entre autres, être utilisés dans les situations suivantes

  • Pour le traitement de tumeurs primaires ou de métastases qui n’occasionnent pas de symptômes
  • Après une chirurgie incomplète de la tumeur primaire ou des métastases, afin de contrôler la maladie restée en place

Le traitement se poursuit tant qu’il est efficace. Si la tumeur progresse, il pourra alors être révisé.

Traitement des symptômes hormonaux (Syndrome carcinoïde)

Les analogues de la somatostatine constituent un traitement éprouvé pour la prise en charge des symptômes hormonaux associés aux TNEs, particulièrement la diarrhée et le flushing. La dose de médication sera ajustée en fonction des symptômes et peut être augmentée graduellement au besoin.

Modes d’administration

Deux formulations différentes des analogues de la somatostastine sont disponibles, le lanréotide et l’octréotide. Le lanréotide s’administre en injection sous-cutanée profonde et l’administration de l’octréotide peut se faire en injection sous-cutanée ou en injection intra-musculaire. Il existe une formulation à courte durée d'action dont l’effet dure environ 8 heures et une formulation à longue durée d'action qui dure plusieurs semaines. Le choix de la formulation à utiliser dépend du but du traitement.

Les analogues de la somatostatine à courte durée d'action peuvent aussi être administrés par voie intraveineuse pour la prévention et la prise en charge des crises carcinoïdes.  Une crise carcinoïde représente une situation médicale pouvant mettre la vie du patient en danger et qui se manifeste par d'importantes variations de la tension artérielle, des difficultés respiratoires, un rythme cardiaque rapide, une atteinte de l’état de conscience et d'importantes bouffées vasomotrices. Une crise carcinoïde peut être déclenchée par une chirurgie, un traitement de chimiothérapie ou toute procédure invasive causant une stimulation de la tumeur.

Nouveau traitement (Telotristat)

Récemment, un nouveau médicament (Telotristat) a fait son entrée dans l’arsenal thérapeutique disponible pour les patients atteints de syndrome carcinoïde. Le Telotristat peut être utilisé pour les patients chez qui les analogues de la somatostatine ne permettent pas un contrôle optimal des symptômes digestifs (diarrhées).

Thérapies ciblées

Une thérapie ciblée est un type de biothérapie qui utilise des substances particulières contre des étapes biologiques clés qui sont nécessaires à la croissance du cancer. Le but est de trouver des moyens d'arrêter ou de freiner ces étapes sans endommager les cellulesStructure fondamentale des tissus vivants en bonne santé. Ce type de traitement est différent de la chimiothérapie, qui cible toutes les cellules à croissance rapide, qu'elles soient cancéreuses ou non. Le caractère «ciblé» de ces médicaments fait en sorte qu'ils entrainent habituellement moins d'effets secondairesSymptômes causés par des médicaments ou traitements que la chimiothérapie standard.

Les thérapies ciblées reposent sur des composés chimiques qui empêchent ces étapes clés. Il existe deux types de thérapies ciblées selon qu'elles font appel à de «petites molécules» ou à des structures plus grosses comme des anticorps monoclonauxAnticorps produits par une famille de cellules (clone) issues d’une seule cellule mère et, par conséquent, dotés d’une même spécificité pour les mêmes antigènes.. Ces agents sont produits précisément pour cibler des cellules cancéreuses et pour perturber leur croissance. Il s'agit de thérapies assez récentes et les indications d'administration ne sont pas encore parfaitement bien définies. Il s'agit de thérapies très coûteuses.

Retour en haut

Autres thérapies

Chimiothérapie

La chimiothérapie occupe peu de place dans le traitement des tumeurs neuroendocrines. Il existe certains traitements, mais ils seront efficaces dans seulement un cas sur trois, et leurs effets ne durent pas longtemps. À l'heure actuelle, la chimiothérapie est réservée dans les cas de traitement palliatifQui agit sur les symptômes d'une maladie et non sur ses causes, pour tenter de ralentir la progression de la tumeur lorsque les autres traitements ont échoués. Elle ne permet pas de guérir les tumeurs neuroendocrines.

De nouveaux traitements de chimiothérapie sont actuellement à l'étude.

Radiothérapie

PRRT (Radiothérapie par récepteurs de peptide)

La radiothérapie par récepteurs de peptide (PRRT) utilise un composant radioactif qui se lie à certains récepteurs à la surface des cellules des tumeurs neuroendocrines. La substance liée étant radioactive, ceci entraine une mort de la cellule tumorale. Plusieurs substances radioactives peuvent être employées, comme l’indium-111, le lutétium-177 et l’yttrium-90, pour marquer un analogue de la somatostatine qui se liera à la cellule tumorale neuro-endocrine.

Avant d’être admissibles à une PRRT, les patients doivent être évalués au moyen d’un OctréoScan ou d’une TEP au Gallium-68 pour s’assurer que les cellules tumorales ont effectivement des récepteurs à la somatostatine pour que la substance radioactive puisse se lier. Plus la densité des récepteurs est élevée, plus la tumeur captera la radioactivité, ce qui habituellement donne de meilleurs résultats thérapeutiques.

La PRRT a été essentiellement utilisée avec succès chez les patients présentant des tumeurs gastroentéropancréatiques (GEP) avec métastases, dont les tumeurs endocrines fonctionnelles et non fonctionnelles du pancréas. Les candidats à la PRRT présentent généralement des TNE bien différenciées ou modérément différenciées. Il est bon de rappeler que le protocole thérapeutique variera selon le centre de traitement ou le site de recherche clinique et vous pourrez en discuter avec votre équipe de soins de santé.

Lors du traitement de PRRT, des acides aminés sont injectés par voie intraveineuse de façon à pouvoir protéger les reins des effets de la radiation. Après l’injection d’acides aminés, l’octréotate marqué au LU-177 est administré par voie intraveineuse. Ultérieurement, une scintigraphie permettra de confirmer si les substances radioactives se sont fixées aux tumeurs, tel que prévu. Renseignez-vous auprès de votre médecin au sujet des effets possibles sur la fertilité et des précautions à prendre en matière de contraception. Il faut éviter toute grossesse au moins six mois après le traitement.

À chaque rencontre avec votre équipe soignante, n’oubliez pas d’apporter avec vous la liste complète des médicaments que vous prenez, y compris les analogues de la somatostatine, ainsi que le calendrier de prise de vos médicaments.

Dépliant d’information au patient

induction

Radiothérapie conventionnelle

La radiothérapie occupe aussi peu de place dans le traitement des tumeurs neuroendocrines. Elle peut être utile dans le traitement des métastasesFoyer de cellules cancéreuses qui s’est formé quand des cellules de la tumeur cancéreuse initiale se sont propagées par la circulation sanguine ou lymphatique aux os, pour soulager la douleur.

Suivi

Une fois votre traitement terminé, votre équipe soignante vous suivra pour s'assurer que le cancer ne réapparaît pas ou, s'il réapparaît, pour le détecter rapidement. Le bureau de votre médecin ou l'hôpital sera certainement le dernier endroit que vous voudrez visiter après votre traitement. Bien que certains des examens sont désagréables, le suivi est très important. Considérez le suivi comme une occasion de confirmer que vous allez bien.

Les examens de suivi sont les examens couramment utilisés pour le diagnostic et l'évaluation initiale de la tumeur neuroendocrine. Que vous ayez subi une opération seulement ou d'autres types de traitements, vous devrez rester en contact avec votre médecin pour qu'il puisse détecter rapidement une rechuteRéapparition d’une maladie après sa rémission, le cas échéant. Une discussion de tous les changements de votre état de santé avec votre équipe soignante est un élément important de votre suivi. Même après un traitement complet, les tumeurs neuroendocrines récidivent souvent. Elles peuvent revenir sous la forme d'une nouvelle tumeurMasse de cellules à croissance anormale et sans utilité pour le corps. Les tumeurs peuvent être bénignes ou malignes. au même endroit, d'une seconde tumeur, ou de métastases. Il existe plusieurs options de traitement très efficaces pour la récidive de ces tumeurs. De plus, ce sont des tumeurs qui progressent lentement, il est donc possible de contrôler leur progression pendant de nombreuses années en ayant recours aux traitements appropriés. Pour ce faire, il est primordial de détecter le retour de la maladie le plus tôt possible, si cela doit survenir.

La fréquence du suivi sera ajustée en fonction du risque de récidive de la maladie. Il consistera en une rencontre avec le médecin, en la réalisation d'examens radiologiques et/ou endoscopiques périodiques et en la mesure de marqueurs tumorauxSubstance (protéine) dont le taux sanguin est augmenté en présence d'une tumeur maligne., principalement des tests sanguins et urinaires.

Retour en haut

Saviez-vous que?

Il existe une journée des tumeurs neuroendocrines, elle a lieu au mois de novembre à chaque année (netcancerday.org).

Informations et Soutien

information_soutien